Prenons-nous les changements climatiques au sérieux ?

Alors que la COP29 à Baku, capitale de l'Azerbaïdjan, a lieu, je me demandais si l'environnement et les changements climatiques figuraient vraiment dans les priorités des gouvernements de la planète et à partir de quand nous verrons de vrais résultats au Canada ainsi que dans le reste du monde.
Premièrement, pour la troisième année d'affilée, le rassemblement le plus important concernant l'environnement se situe dans un pays produisant énormément de pétrole soit environ 873 260 barils de pétrole par jour en 2013[1]. Le président du pays, Ilham Aliev, défend sa position (et celle de son pays) en disant que « toute ressource naturelle, pétrole, gaz, vent, solaire, or, argent, cuivre : ce sont des ressources naturelles et on ne doit pas reprocher aux pays d'en avoir et de les fournir aux marchés, car les marchés en ont besoin »[2].
Le fait que nous organisions les COP dans des pays producteurs de pétrole démontre que les pays du monde ne se soucient pas du fait que le pays qui sera l'hôte d'un événement promouvant une priorité environnementale ne la respecte pas.
En y pensant, le Canada, États-Unis et pays occidentaux ne sont pas n'ont plus de très bons exemples en termes d'efforts pour remédier à ce problème criant. En effet, les États-Unis sont les premiers producteurs de pétrole avec 13 308 000 barils par jour et le Canada quatrième avec 4 990 000 barils par jour en date du mois de décembre de 2023[3].
Quelles sont nos cibles ?
Après avoir compris que nous ne sommes pas les meilleurs en réduction de production de pétrole, je voulais plutôt regarder la quantité de CO2 que le Canada produit chaque année depuis 2005. Le Canada a signé et fait partie de l'Accord de Paris visant à réduire nos émissions de 20 % d'ici 2026 par rapport à 2005, de 40 à 45 % d'ici 2030 et d'atteindre la carboneutralité en 2050. Mais est-ce réaliste ?
En 2005, le Canada a produit 761 mégatonnes de dioxyde de carbone et nous devrions atteindre 608,8 mégatonnes de CO2 en 2026. Pour l'instant ça s'aligne mal et irréaliste, car en 2023, selon l'Institut climatique du Canada, nous avons produit 702 mégatonnes de CO2. Pour réaliser l'objectif, il faudrait réduire de presque 100 mégatonnes en seulement trois ans, du jamais vu ! Voici un graphique qui vous montre l'ampleur du défi qui se présente devant nous.

La diminution prévue par le gouvernement du Canada — en d'autres mots : leurs cibles — est la ligne bleue qui atteint le zéro en 2050.
Ma prédiction 1 diminue de 5,6 mégatonnes par an, soit celle entre 2022 et 2023, elle n'atteindra pas la carboneutralité en 2050, mais plutôt dans 125 ans ! Ceci arrivera si le gouvernement continue au même rythme ses efforts.
Ma prédiction 2 diminue de 3,16 mégatonnes chaque année, c'est-à-dire la moyenne annuelle entre 2005 et 2023 des émissions. Encore dans ce cas-ci, la carboneutralité n'aura pas lieu en 2050.
Richesse vs Environnement
Vous demandez-vous pourquoi plusieurs pays — souvent dans la misère — décident de continuer à exploiter leur sol en ayant conscience des dégâts que cela peut causer ? Malheureusement, la majorité des pays n'ont pas la chance du Canada d'avoir autant de ressources et un territoire immense. Des pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique du Sud et du Moyen-Orient vivent dans l'extrême pauvreté et leur seul moyen (ou le plus facile) est de revendre leur ressource principale : le pétrole.
C'est pourquoi il faut comprendre que malgré les changements climatiques, sortir de la pauvreté est plus important que tout le reste. C'est pour ça que plusieurs organisations internationales ainsi que des pays riches décident d'aider financièrement ces nations dans la misère. Leur but est de leur montrer qu'il y a d'autres manières de s'enrichir comme pays en minimisant l'exploitation de pétrole.
Malgré l'immensité du défi qui se présente devant le monde, des manières de régler ce problème existent, mais celles-ci nécessiteront la collaboration de tous tout en considérant les intérêts de chacun. Il faudra d'abord arrêter de prendre des décisions en mode « tout noir ou tout blanc » qui ne font pas l'unanimité.
Trump à la présidence, qu'est-ce que ça change ?
Tout le monde le sait, Trump a été élu par une bonne avance le 5 novembre dernier contre Kamala Harris. Donald Trump a dit clairement que les changements climatiques n'étaient pas sa priorité et qu'il ne les prend pas au sérieux. La production de pétrole par les États-Unis va probablement augmenter vu l'intérêt grandissant du milliardaire dans les énergies fossiles. De plus, les États-Unis donneront sûrement moins d'argent ou s'impliqueront moins en faveur de la protection de l'environnement. Sa présidence n'annonce rien de bon pour les changements climatiques ainsi que le réchauffement de la planète.
Des dégâts désastreux
Des inondations immenses ont eu lieu en Espagne récemment et des feux de forêt partout dans le monde ont mobilisé et choqué la population mondiale. Nous commençons tranquillement à subir les conséquences de nos actes. Comme plusieurs le disent, c'est maintenant que ça se passe.
[1] « Industrie pétrolière en Azerbaïdjan », Wikipédia. Page modifiée le 5 décembre 2023. Page consultée le 12 novembre 2024.
[2] Paysant, Delphine. « Avis divergents sur l'avenir du pétrole », Agence France-Presse. Publié et consulté le 12 novembre 2024.
[3] « Liste des pays par production de pétrole », Wikipédia. Page modifiée le 12 octobre 2024 et consultée le 12 novembre 2024.