Les vols de voitures inquiètent

Par : Thomas Montigny

Les vols d'autos partout au Canada continuent d'augmenter pour atteindre des niveaux extrêmes et ceux-ci forcent les autorités ainsi que le gouvernement à renforcir les moyens, surveillances et conséquences.

On reporte, en Ontario, un vol de voiture chaque 14 minutes pour se rendre à plus de 30 000 automobiles volées en 2023. Le problème au Québec reste aussi important bien que l'ampleur du phénomène soit deux fois moindre.

On présume que la majorité des voitures transitent d'un pays à l'autre dans des conteneurs lourds traversant l'océan. En effet, des véhicules provenant du Québec ont été retrouvés aux enchères dans des pays européens comme la Belgique ou l'Italie.

Les vols sont devenus tellement fréquents qu'un sommet national sur le vol d'automobiles a été organisé à Ottawa afin de prendre des mesures pour mettre fin au problème. On y retrouvait des ministres concernés, des chefs de police et des membres du gouvernement.

Des solutions ?

Arif Virani, ministre de la Justice, a annoncé réviser le Code criminel pour regarder les conséquences actuelles et existantes contre le vol d'un véhicule et il prévoit renforcir les peines avec l'appui de son parti.

Le président de l'Association des directeurs de police du Québec, Pierre Brochet, a demandé à Ottawa de débloquer un fonds afin de pouvoir mettre en place des mesures. Ses mesures qu'il propose constituent un plan d'action pour mettre une fin à cette augmentation du crime organisé dans cette affaire.

Des changements et évolutions dans les moyens technologiques pour les autorités aideraient grandement la régression de vols. Par exemple, les policiers seraient capables de désactiver un véhicule, développer un système de repérage et sécuriser les services frontaliers.

De plus, il souhaite « une restructuration »[1] des services frontaliers pour sécuriser le tout et donner « un mandat clair » à l'institution. En réponse aux demandes de M. Brochet, le ministre des Transports, Pablo Rodriguez, a affirmé avoir communiqué à des conducteurs qui étaient conscients d'un vol et ceux-ci lui ont relaté les circonstances montrant bel et bien qu'il y avait du travail à faire du côté des frontières.

Les mesures ont comme but principal de décourager les voleurs en leur faisant comprendre que la justice ne serait point de leur bord en cas de comparution en justice.

Comment font-ils pour voler des voitures aussi facilement ?

Certains trouvent que c'est étonnant de voir autant de vols d'objets lourds et imposants comme des véhicules, ce qui démontre des failles importantes dans la vérification d'exportations canadiennes. Selon Jean-François Gérard, journaliste à Radio-Canada, les voleurs s'y prennent pour dérober une auto à l'aide de six étapes :

1. Repérer les modèles voulus

Les cambrioleurs vont cibler des modèles ayant une certaine valeur et un potentiel sur le marché international. Par exemple, ils vont se concentrer sur des modèles de luxe ou VUS (Véhicule utilitaire sport) et vont placer des traceurs sur les véhicules en question.

2. Opérer la nuit

Une fois que la voiture a été choisie, ils vont la retrouver à l'aide du traceur jusqu'au domicile de la personne en question. En agissant la nuit, les voleurs ont moins de chances d'être reconnus et de déranger le propriétaire du véhicule dans ses déplacements.

Par la suite, ils vont — dans un espace-temps de quelques secondes — intercepter le signal des clés électroniques dans l'habitation et débarrer les portières ainsi que démarrer le moteur.

3. Agir discrètement et ne pas attirer l'attention

Lorsque le vol a été commis, le bandit déposera la voiture dans un stationnement peu utilisé ou dans une rue peu passante. Ainsi, le propriétaire ne pourra idéalement pas (selon l'intérêt du voleur) retrouver son automobile et les autorités non plus.

La voiture restera garée quelques jours afin que le pilleur enlève tous les éléments qui pourraient permettre au propriétaire de retrouver sa possession comme un traceur. Lorsque l'attention sur le vol sera réduite, le cambrioleur pourra passer à l'étape 4.

4. Transportation de la voiture

Le voleur collaborera avec une compagnie complice afin de le faire transporter à l'aide d'un train dans un conteneur. L'objet de grande valeur sera déplacé vers un port ayant un accès à l'Atlantique. Le mot d'ordre est de ne pas ouvrir le conteneur dont l'indication du contenu est fausse.

5. Le port de Montréal entre en jeu

Le port de Montréal est le plus important port canadien ayant un accès à l'Atlantique. Les conteneurs sont inaperçus puisqu'ils ne sont quelques-uns sur des milliers qui seront alors installés sur des bateaux. Ils sont peu à se rendre jusqu'au port d'Halifax ou les conteneurs sont moins nombreux.

6. En route vers l'aventure !

Les voitures sont directement parties par bateaux vers l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. Selon l'expert passé en entrevue, « les marchés sont plus développés » en Atlantique donc c'est pourquoi il n'y a pas ou presque pas d'exportation à partir de l'Ouest canadien. Les voleurs et les entreprises engagées dans ce marché s'enrichissent donc facilement et rapidement.

Les clés à distance augmentent les risques de vols

Des avancées technologiques sont certainement bénéfiques pour l'essor de l'économie et rendre les choses plus faciles à exécuter. Ça aide effectivement les voleurs en rendant les clés à distance ou maintenant une application plus facile à intercepter. Plus besoin de voler les clés de l'auto au propriétaire, la technologie facilite davantage les choses.

Des compagnies et les annonces du gouvernement vont mettre des moyens de l'avant pour s'assurer que des mesures de sécurité soient imposées et plus performantes. Nous pouvons observer que les techniques de vol ont évolué à travers les années en passant de forcer la serrure à intercepter un signal avec des technologies de dernier cri.

[1] Saba, Michel. « Ottawa envisage des sanctions criminelles plus sévères pour les voleurs », La Presse Canadienne, 8 févier 2023. Page consultée le 8 février 2023.