Les libéraux dans de mauvais draps

18/09/2024

Par : Thomas Montigny

Justin Trudeau et le parti libéral du Canada ont eu chaud à plusieurs reprises au cours des derniers mois et ce n'est pas près d'être terminé. Le parti ne convient plus aux Canadiens et les membres de la formation politique sont désespérés. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Ça fait trois mandats que Justin Trudeau mène — c'est-à-dire plus de 10 ans à la tête du pays —, mais on sent que maintenant l'engouement autour de ses idées et de son parti politique est maintenant terminé. Pourquoi ? Voici un résumé des sondages au cours des trois dernières années : en 2022, le PLC (Parti libéral du Canada) et PCC (Parti conservateur du Canada) se faisaient du coude-à-coude dans les sondages en ayant chacun un peu plus de 30 % des voix, en 2023, le PCC prend énormément d'avance (40 % des voix) graduellement et la chute du PLC s'amorce (25 % des votes), et puis en 2024, le tout se maintient alors que le PCC possède presque le double des voix du PLC[1]. On voit que le parti de Trudeau est minoritaire et impopulaire.

La chute de châteaux forts

Au cours du mandat actuel de Justin Trudeau, plusieurs châteaux forts (circonscription historiquement libérale) sont tombés. En d'autres mots, même dans les endroits où est-ce que le parti libéral était populaire, les gens ont changé de camp. Un exemple récent est la circonscription de LaSalle-Émard-Verdun qui est tombé dans les mains du Bloc québécois[2].

Qu'est-ce qui pourrait aller encore de travers pour le Parti libéral du Canada en voyant que son appui est désormais affaibli ?

À deux doigts de nouvelles élections

En ayant assez du parti au pouvoir, le parti politique de Pierre Poilievre (PCC) a déposé une motion nommée « La Chambre n'a pas confiance dans le premier ministre et le gouvernement » afin de lancer des élections pour remplacer le gouvernement Trudeau. Alors que nous sommes au tout début de la rentrée parlementaire fédérale, cette motion mettant en danger l'objectif de finir le mandat est vouée à l'échec, car le Bloc et le NPD ne voteront pas pour soutenir les conservateurs[3]. Les conservateurs avaient besoin de l'appui des trois partis politiques sauf les libéraux pour réussir. Cela laisse un an aux libéraux pour se refaire et plaire aux Canadiens étant donné que les prochaines élections auront lieu en octobre 2025.

Cependant certains questionnements arrivent en tête de l'équipe fédérale à savoir si Justin Trudeau serait la personne qui permettrait aux libéraux de se relever et ainsi de gagner.

Remplacer Trudeau, la meilleure option ?

En entrevue avec LaPresse[4], l'analyste Scott Reid affirme que cette idée n'est pas la solution pour la réussite, car il pense que Trudeau est au contraire la meilleure personne pour amasser des voix. Il justifie son point de vue en disant qu'il n'y a pas de Québécois qui ferait mieux que lui dans le reste du Canada et vice versa. Malgré tout le négatif c'est surprenant ce que Trudeau a accompli et tout ce qu'il réserve pour la suite.

Il résume le tout en disant que « changer de chef permettrait peut-être de donner un nouvel élan au Parti libéral, mais l'effet de nouveauté a ses limites, surtout si le nouveau ou la nouvelle leader a travaillé de près avec le premier ministre. », mais il souligne que « les libéraux risqueraient de sacrifier leur nouveau chef au prochain scrutin, ce qui pourrait handicaper tout effort de reconstruction » s'ils décident de prendre la décision inverse.

La voie à prendre pour l'emporter

La première étape encore selon l'analyste Scott Reid[5] serait de faire une campagne électorale ciblée dans le but de reconquérir des électeurs perdus comme les jeunes, les femmes et les minorités ethniques qui représentent les électeurs clés du parti. En passant par Toronto, le Québec, les provinces de l'Est et les Prairies, Justin Trudeau et son équipe devront faire de bons choix afin de ravir la flamme éteinte depuis trop longtemps.

La deuxième étape sera de montrer aux électeurs que Justin Trudeau et Pierre Poilièvre sont deux personnes complètement différentes et qui ont des visions divergentes. Toutefois, M. Reid soutient que Trudeau ne devra pas comparer Poilièvre à Donald Trump, car ceci pourrait énerver une partie du pays. Demander à la population de donner une deuxième chance à Trudeau sera une lourde tâche, mais maints pensent qu'il en est capable.

Comme le dit si bien M. Ghio (aussi dans l'entrevue), « Espérer en politique, ce n'est jamais une bonne stratégie. Espérer que Pierre Poilievre va faire une erreur qui va refroidir les Canadiens et les faire revenir vers le Parti libéral, ce n'est pas comme cela que tu vas gagner les prochaines élections. Tu ne peux pas te lancer en campagne en misant sur cela ».


[1] « Projection Qc125 Canada », Qc125. Mise à jour consultée datant du 15 septembre 2024. Page consultée le 18 septembre 2024. https://qc125.com/canada/

[2] Marquis, Mélanie, « Le Bloc ravit la forteresse libérale », LaPresse. Publié le 17 septembre 2024. Page consulté le 18 septembre 2024. https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-09-16/partielle-dans-lasalle-emard-verdun/le-bloc-ravit-la-forteresse-liberale.php

[3] Joël-Denis Bellavance, Mélanie Marquis et Mylène Crête. « La motion de censure du Parti conservateur vouée à l'échec, le Bloc et le NPD s'y opposent », LaPresse. Publié le 18 septembre 2024. Page consultée le 18 septembre 2024. https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-09-18/chambre-des-communes/la-motion-de-censure-du-parti-conservateur-vouee-a-l-echec-le-bloc-et-le-npd-s-y-opposent.php

[4] Joël-Denis Bellavance. « Et si Trudeau cédait sa place ? », LaPresse. Publié le 7 avril 2024. Consulté le 18 septembre 2024. https://www.lapresse.ca/contexte/justin-trudeau-a-t-il-un-avenir-politique/2024-04-07/et-si-justin-trudeau-cedait-sa-place.php

[5] Joël-Denis Bellavance. « Une voie de passage ? », LaPresse. Publié le 7 avril 2024. Consulté le 18 septembre 2024. https://www.lapresse.ca/contexte/justin-trudeau-a-t-il-un-avenir-politique/2024-04-07/une-voie-de-passage.php

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