L'art de donner chez Moisson Montréal - Entrevue avec Lissa Huneault

10/10/2023

Par : Thomas Montigny

En ce début de mois de novembre, les fournisseurs de nourriture aux organismes communautaires ont déjà préparé leurs boîtes de denrées pour la saison la plus en demande : l'hiver. Moisson Montréal se prépare déjà pour la saison, au menu : 30 000 boîtes de 20 denrées. De plus, j'ai fait une entrevue avec la Directrice du développement des affaires de l'organisation, Lissa Huneault, pour en apprendre davantage sur le sujet.

Pour commencer, Moisson Montréal distribue plus de 17,1 millions de kilogrammes de denrées et environ l'équivalent de 100 millions de dollars en denrées. En effet, lorsque vous donnez 1 $ à l'organisation, ils vont donner 15 $ en denrées. De plus, ils ont à disposition plus de 3200 bénévoles qui exécutent des tâches significatives pour l'organisation.

Lissa Huneault va surtout aller chercher des dons alimentaires auprès d'épiceries et de producteurs afin d'obtenir n'importe quels types de dons, ils acceptent de TOUT. Elle affirme que 95 % des dons qu'elle reçoit sont sous forme d'aliments ou autres produits.

« Je suis allée à l'épicerie l'autre jour et je me suis rendu compte qu'un paquet de rouleaux de papier de toilette coûte huit dollars ! [] Là je me suis dit, quelqu'un qui n'a pas d'argent pour acheter ça, c'est cher. Ensuite, on est allé à la rencontre de donateurs pour avoir du papier de toilette. On a reçu un gros camion de 53 pieds. [] En une journée on n'en a plus. »

Leur rôle est d'offrir à 300 organismes de Montréal — Moisson Montréal fait seulement affaire avec des organismes à Montréal — de la nourriture fréquemment afin que les personnes dans le besoin en aient tout le temps à disposition. Cependant, les organismes qui travaillent avec Moisson Montréal doivent passer par un processus d'accréditation afin de respecter les normes et de contrôler avec qui ils font affaire. De plus, il y a une limite de denrées que chaque organisme peut aller chercher — cette quantité est déterminée par leur code de distribution — afin qu'il en reste pour tous.

« On est 68 employés chez Moisson Montréal. [] On est capable de tout faire. Par contre, il y a la pénurie des chauffeurs. J'ai eu beaucoup de départs. C'est une catégorie qui est très difficile à avoir, mais on est capable de faire ce qu'on a à faire. »

Un autre problème auquel Moisson Montréal fait face est la pénurie de chauffeurs. Ils ont de la difficulté à trouver des chauffeurs qui pourront transporter les denrées données par des distributeurs vers Moisson Montréal. Cependant, la pénurie de main-d'œuvre chez l'organisme sans but lucratif est vraiment minime contrairement aux entreprises fondées sur un modèle d'affaire traditionnel, car la majorité des travailleurs sont des bénévoles. En effet, quotidiennement, il y a plus d'une centaine de bénévoles de tous les horizons qui vont :

  • Emballer des denrées
  • S'occuper les légumes
  • Classer les viandes
  • Classer les boîtes
  • Faire des conserves et mettre des étiquettes dessus
  • Préparer les précommandes
  • Remplir les camions
  • Aider les organismes en visite
  • S'occuper des glacières
  • Faire ménage
  • Faire les repas pour les bénévoles

Pour attirer les bénévoles à travailler quotidiennement, l'organisme à but non lucratif leur offre un repas gratuit cuisiné par leur propre chef.

« Il y a énormément de besoins. »

Le problème avec les organismes qui viennent en aide aux gens qui n'ont pas les moyens de se payer l'épicerie est que le nombre de personnes dans le besoin augmente continuellement. Ce phénomène est principalement dû au coût croissant des articles alimentaires dans les magasins. L'inflation fait augmenter les prix de tous les produits et fait également augmenter le nombre de Canadiens en difficulté financière. En effet, on estime que plus du tiers de la population canadienne était en difficulté financière en 2022.

En réponse au nombre insuffisant de denrées données par les 18 moissons au Québec, les organismes font preuve de persévérance pour effectuer des achats dans des épiceries, récupérer des dons auprès de boulangeries du coin ou encore chez des distributeurs plus petits. Cependant, chacun utilise des moyens différents afin d'aller chercher des dons.

« J'aide des gens pour qu'ils mangent à leur faim en leur donnant plus de produits, plus de denrées et plus de joie. »

Comme vous avez pu le constater, l'art de donner au prochain est au cœur des priorités des travailleurs et bénévoles chez Moisson Montréal. En effet, Lissa Huneault incarne ces valeurs en elle depuis toujours. Elle a étudié en communications et relations publiques à l'UQÀM. Elle a travaillé dans les compagnies Perrier, L'Oréal, Lindt, Liberté, Riviera, Krispy Kernels, Dandurand et finalement chez Moisson Montréal.

« Avant ça ne fonctionnait pas comme je voulais et je pense que c'est parce que je n'étais pas en philanthropie. Redonner aux autres, c'est beaucoup plus puissant que de travailler dans une entreprise privée. »

« Je me suis découvert une passion pour le monde philanthropique. Redonner aux autres c'est un sentiment puissant, qui me fait dire que j'ai pris une bonne décision de quitter l'entreprise privée pour aller travailler dans un organisme comme Moisson Montréal. »

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