Par : Thomas Montigny

Depuis plusieurs années, des analystes politiques du Canada affirment que la nation perd son influence sur la scène internationale. Échecs et gaffes politiques s'enchaînent et nous font réaliser que le Canada traîne de la patte face aux autres pays du G7. Depuis l'élection de Stephen Harper en 2006, certains disent que le Canada perd de l'influence dans le monde.

Bien que le Canada ne puisse se tailler une place dans les pays les plus puissants économiquement et militairement comme les États-Unis, la Chine et l'Inde, le Canada doit continuer de jouer un rôle clé dans la prise de décisions à l'international. Depuis les dernières années, nous sommes davantage devenus un observateur qu'un acteur, je efforts du gouvernement qui se résultent à des échecs[1]. Prenons comme exemple les tensions entre l'Inde et le Canada ou même le nazi ayant été applaudi à la Chambre des communes. La manière du gouvernement canadien de gérer ces situations n'a mené à rien, sauf à son humiliation.

Même si le gouvernement Trudeau participe à plusieurs rencontres internationales comme le G7, nous ne faisons que suivre les décisions de notre voisin tout-puissant. Notre place au G7 dépend énormément de nos échanges commerciaux et fortes relations avec les États-Unis. De plus, le Canada entretient des conflits majeurs avec des nations puissantes et influentes d'Asie, telles que la Chine, la Russie, l'Arabie Saoudite et l'Inde.

Se retrouver malgré tout

Dans « Le Canada peut-il encore se faire une place sur la scène internationale ? » écrit par Jocelyn Coulon[2], le Canada a grandement perdu son influence après la chute du Mur de Berlin. Depuis, de nouvelles nations ont émergé et l'Occident a perdu son importance. Avant cela, le Canada avait une véritable identité internationale et possédait un important poids politique. Par exemple, le Canada avait fortement participé à la création des Casques bleus, de la cour pénale internationale, du G20 économique et à la signature du traité d'Ottawa interdisant les mines antipersonnel.

De plus, M. Coulon estime que le Canada perd de vue l'opinion nationale et valorise davantage l'intérêt particulier qui résulte parfois à des décisions rapides et non réfléchies. Après ces décisions, le pays subit les contrecoups de ses mauvaises décisions qui affaiblissent petit à petit nos relations internationales.

En septembre dernier, Mélanie Joly, en voyant le nombre de pays qui admirent le Canada se restreindre de plus en plus, a publié un Plan de mise en œuvre afin que le Canada redevienne une « boîte à idées » constructives et utiles. Cette réforme vise à remettre les experts et diplomates aux bons endroits. De plus, ils veulent revaloriser le métier en offrant un cadre d'emploi moderne, accueillant et professionnel. Plusieurs espèrent que le Canada pourra enfin regagner son influence et son empreinte dans le monde.

La guerre en Ukraine, une occasion ratée de se rattraper

L'invasion de la Russie en Ukraine, le 24 février 2022, était une occasion en or pour le Canada de poser des gestes utiles à l'échelle internationale afin d'aider le pays en crise. Cependant, le pays n'a pas pris le temps ni la peine de le faire. Comme affirmé par Christian Leuprecht et Bruno Charbonneau[3], le Canada aurait pu regagner de la crédibilité en offrant une enveloppe financière majeure à l'Ukraine. Le rôle du Canada dans l'OTAN n'est pas à son meilleur : il ne respecte pas la cible visant à ce que les pays membres affectent 2 % de leur PIB (Produit Intérieur Brut) au financement de l'armée et du système de défense[4]. D'ailleurs, le pays est en 18e place des états membres qui aident financièrement l'Ukraine selon leur PIB (0,3 % pour le Canada)[5]. Selon les auteurs, le Canada aurait aussi pu aider les pays d'Europe qui dépendaient grandement du pétrole russe en leur offrant de ses ressources abondantes. Ces actions non réalisées auraient pu faire du Canada un allié énergétique puissant et renforcir les sanctions envers la Russie.

L'Allemagne a su se rattraper et saisir sa chance en dépensant 100 milliards de dollars pour son armée et en offrant plus de 20 milliards d'euros à l'Ukraine. L'Allemagne a montré au monde entier qu'il faisait tout en son possible afin de soutenir ses alliés et de se dire prêt à collaborer en cas de besoin.

Le sens du mot « géopolitique » pour le Canada

Plusieurs expriment une certaine nostalgie par rapport aux anciennes initiatives canadiennes appréciées par le monde entier. La géopolitique va au-delà de la défense de nos valeurs et de la mobilisation face à un acte inacceptable, mais c'est « la relation qui s'établit entre les facteurs de la puissance, les relations internationales et l'environnement géographique », selon Jocelyn Coulon[6].

Comment revaloriser le rôle du Canada ? Il faudrait tout d'abord prendre des décisions plus éclairées et réfléchies par un ministère des Affaires étrangères qui se met en action pour prêter main-forte aux alliés. De plus, participer aux discussions et aux prises de décisions est indispensable afin de récupérer sa réputation.

[1] Coutié, Maxime et Jocelyn Coulon. «Quelle est la place du Canada sur la scène internationale ?», Radio-Canada Ohdio, 1er juillet 2022, entrevue écoutée le 4 novembre 2023.

[2] Coulon, Jocelyn. «Le Canada peut-il encore se faire une place sur la scène internationale ?», Le Devoir, 13 octobre 2023, page consultée le 4 novembre 2023.

[3] Leuprecht, Christian et Bruno Charbonneau. «Le Canada doit retrouver sa place sur la scène internationale», La Presse, 24 mars 2022, page consultée le 4 novembre 2023.

[4] «Le financement de l'OTAN». Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, page consultée le 4 novembre 2023. https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_67655.htm

[5] Breteau, Pierre. «Quels sont les pays qui ont le plus aidé l'Ukraine financièrement depuis le début de la guerre». Le Monde, 12 septembre 2023, page consultée le 4 novembre 2023.

[6] Coulon, Jocelyn. «De quoi le Canada est-il le nom sur la scène internationale ?», L'actualité, 21 août 2021, page consultée le 4 novembre 2023.